La complicité politique avec l’extrême droite israélienne et le traitement médiatique sélectif suscitent des critiques croissantes. La mobilisation citoyenne révèle une profonde fracture entre discours officiels et la conscience populaire. Ce décalage interroge durablement la légitimité morale des démocraties occidentales dans les conflits internationaux.
Il ne s’agit pas de simples « frappes ciblées », ni d’un « conflit » entre deux parties. À Gaza, un peuple est méthodiquement anéanti sous les bombes, privé de nourriture, de soins, d’eau et d’avenir. Ce n’est pas une guerre. C’est un génocide en cours. Et l’Occident le regarde en silence… tout en poursuivant relations diplomatiques et livraison d’armes.

Gaza : un bilan humain effroyable
Depuis l’automne 2023, l’armée israélienne a transformé Gaza en cimetière à ciel ouvert. D’après l’UNICEF, plus de 35 000 Palestiniens ont été tués, dont plus de 16 000 enfants. Les hôpitaux sont rasés, les écoles bombardées, et des quartiers entiers rayés de la carte. Chaque jour, des familles entières, mais aussi des journalistes, des travailleurs humanitaires et des médecins sont assassinés, sans distinction.
Sur Internet, on peut voir les survivants couverts de poussière et de sang fouiller les décombres à mains nues. Ils n’ont plus d’eau, plus d’électricité, plus de nourriture et encore moins de médicaments. Jour après jour, Gaza se transforme en champ de ruines. Ce n’est ni un dérapage ni une tragédie inévitable. Il s’agit d’une décision politique, exécutée avec une froideur chirurgicale, sous le regard complice de la communauté internationale.
L’illusion de la neutralité occidentale face à Gaza
Pendant que les bombes tombent, les puissances occidentales multiplient les acrobaties langagières. Joe Biden a parlé du « droit à se défendre ». L’ONU s’est contenté d’exprimer des « préoccupations humanitaires ». Mais où est l’embargo sur les armes ? Où sont les sanctions ? Où est le boycott économique ?
Ceux qui ont sanctionné la Russie en quelques semaines refusent depuis des décennies d’imposer la moindre restriction à Israël. Ce silence, ce soutien militaire et cette couverture diplomatique sont autant de preuves d’une complicité active.

Les États-Unis livrent des armes à leur allié de toujours, affichant leur soutien inconditionnel au régime de Netanyahu. Ils usent régulièrement de leur véto à l’ONU pour bloquer toute tentative de résolution. Si l’Union européenne a émis quelques inquiétudes, elle n’a pas suspendu ses traités commerciaux avec Israël.
En France, le président Emmanuel Macron a récemment dénoncé les pertes civils, mais refuse toujours de parler de génocide. De plus, les manifestations de soutien à la Palestine sont régulièrement interdites, et nombre de militants sont poursuivis pour apologie du terrorisme.
Gaza et le tabou du mot génocide
La Convention sur le Génocide de 1948 définit cet acte de la manière suivante : Il s’agit d’actes commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux. À Gaza, l’extermination de civils, d’enfants, la destruction des infrastructures vitales, s’inscrivent dans ce cadre.

Mais le mot gêne. Il dérange, car il oblige à regarder la réalité en face. Pourtant, plusieurs juristes de la Cour Internationale de Justice, des ONG, et même une rapporteuse spéciale de l’ONU, en parlent clairement. Les actes commis à Gaza correspondent aux critères juridiques d’un génocide. En novembre 2024, la Cour Pénale Internationale a émis un mandat d’arrêt contre Benjamin Netanyahu. Le premier ministre Israélien est poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Alors pourquoi l’Occident s’entête-t-il à ne pas nommer ce qui saute aux yeux ? Parce que le mot « génocide » oblige à agir. Il contraint à rompre les alliances, à renverser les postures historiques et à reconnaître l’inhumanité derrière le vernis diplomatique.
Face à l’omerta sur Gaza, la mobilisation citoyenne s’intensifie
Alors que les grands médias sont accusés de minimiser les souffrances des civils, la contestation populaire prend de l’ampleur.
Au printemps 2024, des étudiants de Sciences Po Paris ont occupé leur campus pour protester contre la guerre à Gaza. Cette mobilisation s’inscrit dans une vague plus large de protestations étudiantes en France, inspirées par des mouvements similaires aux États-Unis. Les autorités ont réagi en déployant les forces de l’ordre pour évacuer les manifestants.
Le 13 novembre 2024, deux manifestations ont eu lieu à Paris pour dénoncer un gala organisé par Israël is Forever. L’association d’extrême droite levait des fonds destinés à soutenir l’armée israélienne.
Traitement médiatique du conflit à Gaza
Plusieurs analyses ont mis en lumière un biais pro-israélien dans la couverture médiatique occidentale du conflit à Gaza. Des journalistes de CNN et de la BBC ont même révélé des pressions internes de la part de leurs directions. On les incitait en effet à aligner la couverture des événements sur la position israélienne.
Une étude indique d’ailleurs que 70% des journalistes tués à Gaza en 2024 l’ont été par des frappes israéliennes. Une information qui a été largement ignorée par les grands médias occidentaux…
– F. Doare
Photo de couverture de Mohammed Ibrahim sur Unsplash
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